Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 07:16

 

Le bien et le mal sont-ils des valeurs conventionnelles?

 

La morale est un ensemble de valeurs qui s'imposent à la conscience et qui guident l'action des individus. Quand j'agis moralement j'agis en fonction du bien et du mal : je fais ce que je pense être bien et je fuis ce qui est mal. Or le bien et le mal me sont dictés par la conscience : ils me sont donnés comme s'ils existaient de toute éternité, comme si les hommes n'avaient aucune prise sur eux. Cependant force est de constater que ces valeurs changent sinon en fonction des individus du moins en fonction des sociétés et des civilisations. D'un côté, les valeurs me paraissent intangibles, de l'autre elles sont variables. La question se pose alors : le bien et le mal sont-ils des valeurs conventionnelles? En effet, l'intangibilité des valeurs n'est peut-être pour moi qu'une illusion : ces valeurs seraient le résultat d'une institution humaine, ils seraient des principes délibérément choisis par la collectivité afin d'instituer un ordre permettant la coexistence humaine, et j'aurais intériorisé ces principes en pensant qu'ils étaient universels et éternels.

Partager cet article
Repost0
21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 12:16

 

" Les hommes supposent communément que toutes les choses de la nature agissent, comme eux-mêmes, en vue d'une fin... Si par exemple une pierre est tombée d'un toit sur la tête de quelqu'un et l'a tué, voici la manière dont ils démontreront que la pierre est tombée pour tuer cet homme. Si elle n'est pas tombée à cette fin , par la volonté de Dieu, comment tant de circonstances ont-elles pu se trouver par chance réunies? Peut-être répondez-vous que cela est arrivé parce que le vent soufflait par là et que l'homme passait par là. Mais, insisteront-ils, pourquoi le vent a-t-il soufflé à ce moment? Pourquoi l'homme passait-il par là à ce même moment? Si vous répondez encore: le vent s'est levé parce que la mer, le jour avant, avait commencé à s'agiter, l'homme avait été invité par un ami, alors ils insisteront encore, car ils n'en finissent pas de questionner: pourquoi donc la mer était-elle agitée? Pourquoi l'homme a t-il été invité à ce moment? Et ils continueront ainsi de vous interroger sans relâche, sur les causes, jusqu'à ce que vous vous soyez réfugiés dans la volonté de Dieu, cet asile d'ignorance. De même, quand ils voient la structure du corps humain, ils sont frappés de stupeur, et, de ce qu'ils ignorent les causes d'un ouvrage aussi parfait, ils concluent qu'il n'est point formé mécaniquement, mais par un art divin ou surnaturel. Et ainsi arrive-t-il que quiconque cherche les vraies causes des prodiges et s'applique à connaître en savant les choses de la nature au lieu de s'émerveiller comme un sot est souvent tenu pour hérétique et impie par ceux que la foule adore comme les interprètes de la Nature et des Dieux. Et c'est qu'ils savent que détruire l'ignorance, c'est détruire l'étonnement imbécile, c'est-à-dire la sauvegarde de leur autorité."

Partager cet article
Repost0
20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 18:57

 

"Les philosophes qui se sont mêlés de traiter les sciences se partageaient en deux classes, savoir : les empiriques et les dogmatiques. L'empirique, semblable à la fourmi, se contente d'amasser et de consommer ensuite ses provisions. Le dogmatique, telle l'araignée ourdit des toiles dont la matière est extraite de sa propre substance. L'abeille garde le milieu; elle tire la matière première des fleurs des champs, puis, par un art qui lui est propre, elle la travaille et la digère.... Notre plus grande ressource, celle dont nous devons tout espérer, c'est l'étroite alliance de ses deux facultés: l'expérimentale et la rationnelle, union qui n'a point encore était formée."

Partager cet article
Repost0
20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 15:11

"Nous croyons que la culture a été créée sous la poussée des nécessités vitales et aux dépens de la satisfaction des instincts et qu'elle est toujours recréée en grande partie de la même façon, chaque nouvel individu qui entre dans la société humaine renouvelant, au profit de l'ensemble, le sacrifice de ses instincts.
Parmi les forces instinctives ainsi refoulées, les émotions sexuelles jouent un rôle considérable ; elles subissent une sublimation, c'est-à-dire qu'elles sont détournées de leur but sexuel et orientées vers des buts socialement supérieurs et qui n'ont plus rien de sexuel.
Mais il s'agit là d'une organisation instable ; les instincts sexuels sont mal domptés, et chaque individu qui doit participer au travail culturel court le danger de voir ses instincts sexuels résister à ce refoulement."

FREUD

Partager cet article
Repost0
20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 14:57

 La valeur de la philosophie doit en réalité surtout résider dans son caractère incertain même. Celui qui n'a aucune teinture de philosophie traverse l'existence, prisonnier de préjugés dérivés du sens commun, des croyances habituelles à son temps ou à son pays et de convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de la raison. Pour un tel individu, le monde tend à devenir défini, fini, évident ; les objets ordinaires ne font pas naître de questions et les possibilités peu familières sont rejetées avec mépris. Dès que nous commençons à penser conformément à la philosophie, au contraire, nous voyons […] que même les choses les plus ordinaires de la vie quotidienne posent des problèmes auxquels on ne trouve que des réponses très incomplètes. La philosophie, bien qu'elle ne soit pas en mesure de nous donner avec certitude la réponse aux doutes qui nous assiègent, peut tout de même suggérer des possibilités qui élargissent le champ de notre pensée et délivre celle-ci de la tyrannie de l'habitude. Tout en ébranlant notre certitude concernant la nature de ce qui nous entoure, elle accroît énormément notre connaissance d'une réalité possible et différente ; elle fait disparaître le dogmatisme quelque peu arrogant de ceux qui n'ont jamais parcouru la région du doute libérateur, et elle garde intact notre sentiment d'émerveillement en nous faisant voir les choses familières sous un aspect nouveau.

Partager cet article
Repost0
20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 13:32

L'art est-il un luxe?

Cela est acquis : l'art n'est pas d'une nécessité vitale. On peut très bien vivre sans l'art. Cependant on se rend compte que l'art est omniprésent dans l'existence de chacun : il est présent sous forme d'oeuvre (que l'on songe à l'architecture ou à la chanson) et il est consubstantiel à tout esprit appartenant à une civilisation.

Partager cet article
Repost0
17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 15:57

Les hommes n’échangent-ils que ce dont-ils ont besoin?

 

Les hommes semblent en effet n’échanger que ce dont-ils ont besoin : dans l’échange, je perds quelque chose au profit d’une autre chose qu’autrui accepte de me donner. Qu’est-ce qui peut expliquer que je concède de me démunir de ce qui m’appartient si ce n’est le besoin que j’ai de ce que j’acquiers en échange?

Cependant il est patent que les hommes échangent des choses dont-ils n’ont pas un besoin vital : les hommes échangent des biens qui paraissent inutiles et il y a des échanges qui n’engagent pas l’acquisition d’objets propres à satisfaire un besoin. Mais ce faisant, les hommes satisfont d’autres tendances qui ne relève pas de la sphère du vital : il peut s’agir de la satisfaction d’un désir ou tout simplement de trouver du plaisir dans l’échange même.

Tout le problème est de savoir de quoi l’homme a vraiment besoin pour être un homme. N’ont-ils besoin que de satisfaire leurs besoins (exigences ou nécessités

naturelles ayant une cause physiologique)? L’homme n’est-il pas au contraire cet animal qui a besoin de sortir de cette pure nécessité naturelle pour dépasser son animalité? Il aurait alors des besoins ne relevant pas de la simple nature. N’est-ce pas en fait précisément dans et par l’échange que l’homme devient essentiellement humain?

Partager cet article
Repost0
16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 08:17

On pose la question de savoir si l'homme est par nature moralement bon ou mauvais. Il n'est ni l'un ni l'autre, car l'homme par nature n'est pas du tout un être moral, il devient un être moral que lorsque sa raison s'élève jusqu'aux concepts du devoir et de la loi. On peut cependant dire qu'il contient en lui-même à l'origine des impulsions menant à tous les vices, car il possède des penchants et des instincts qui le poussent d'un côté, bien que la raison le pousse du côté opposé. Il ne peut donc devenir moralement bon que par la vertu, c'est-à-dire en exerçant une contrainte sur lui-même, bien qu'il puisse être innocent s'il est sans passion.
La plupart des vices naissent de ce que l'état de culture fait violence à la nature et cependant notre destination en tant qu'hommes est de sortir du pur état de nature où nous ne sommes que des animaux.

Partager cet article
Repost0
15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 20:33

Au contraire, la question de savoir comment l’impératif de la moralité est possible, est sans doute la seule qui ait besoin d’une solution, puisque cet impératif n’est en rien hypothétique et qu’ainsi la nécessité objectivement représentée ne peut s’appuyer sur aucune supposition, comme dans les impératifs hypothétiques. Seulement il ne faut ici jamais perdre de vue que ce n’est par aucun exemple, que ce n’est point par suite empiriquement, qu’il y a lieu de décider s’il y a en somme quelque impératif de ce genre ; mais ce qui est à craindre, c’est que tous les impératifs qui paraissent catégoriques n’en soient pas moins de façon détournée hypothétiques. Si l’on dit, par exemple : tu ne dois pas faire de promesse trompeuse, et si l’on suppose que la nécessité de cette abstention ne soit pas comme un simple conseil qu’il faille suivre pour éviter quelque autre mal, un conseil qui reviendrait à peu près à dire : tu ne dois pas faire de fausse promesse, de peur de perdre ton crédit, au cas où cela viendrait à être révélé ; si plutôt une action de ce genre doit être considérée en elle-même comme mauvaise et qu’ainsi l’impératif qui exprime la défense soit catégorique, on ne peut néanmoins prouver avec certitude dans aucun exemple que la volonté soit ici déterminée uniquement par la loi sans autre mobile qu’elle, alors même qu’il semble en être ainsi ; car il est toujours possible que la crainte de l’opprobre, peut-être aussi une obscure appréhension d’autres dangers, ait sur la volonté une influence secrète. Comment prouver par l’expérience la non-réalité d’une cause, alors que l’expérience ne nous apprend rien au-delà de ceci, que cette cause, nous ne l’apercevons pas ? Mais dans ce cas le prétendu impératif moral, qui comme tel paraît catégorique et inconditionné, ne serait en réalité qu’un précepte pragmatique, qui attire notre attention sur notre intérêt et nous enseigne uniquement à le prendre en considération.

Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs

Partager cet article
Repost0
15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 20:10

J'attends vos contributions.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de skepsis
  • : blog consacré à la philosophie, examens et concours
  • Contact

Recherche

Liens