Faut-il : est-il nécessaire, indispensable, essentiel?
reconnaître : verbe à connotation hégélienne. Reconnaître, c'est chez Hegel, poser une autre conscience comme sujet autonome et humain. Cette reconnaissance est obtenue au terme d'une lutte à mort de pur prestige entre les consciences. Seule celle qui accepte de risquer sa vie peut être reconnue dans sa supériorité.
maître : le sujet autonome et humain qui domine. On note que la dialectique maître-esclave s'introduit implicitement dans l'intitulé.
quelqu'un : il s'agit du pronom indéfini : un être humain quelconque, une personne absolument indéterminée. Cette indétermination peut orienter la problématique.
Est-il nécessaire et indispensable de poser comme autonome et humain, comme conscience souveraine, un être humain, sans être soi-même posé dans son autonomie, d'accepter un sujet en tant que personne ayant pouvoir et autorité sur soi et pouvant imposer sa volonté?
S'il faut reconnaître quelqu'un comme maître, cela ne signifie-t-il pas que l'obéissance à un pouvoir représente une école de liberté et d'authenticité? L'homme n'atteint-il pas son autonomie qu'après être passé par la servitude? La dialectique maître-esclave n'est-elle pas constitutive des relations et de l'essence humaines?
L'obéissance acceptée peut-elle être une école d'autonomie et nous faire accéder à notre essence spirituelle authentique?