Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 13:40

1. Principe fondamental : le mécanisme universel

On peut exprimer la vision centrale du système de Hobbes par ce principe : « tout être est corporel et tout ce qui arrive s’explique par le mouvement ». C’est en d’autres termes, la franche affirmation du mécanisme universel prétendant tout expliquer, non seulement, comme Descartes, dans le monde de l’étendue ,mais dans l’univers entier, en nous et hors de nous, dans l’ordre psychologique comme dans l’ordre physique, par deux seuls principes : une matière homogène et le mouvement local. Hobbes ne nie pas les multiples variétés des changements qui se réalisent en tant de corps doués de diverses propriétés, minéraux, vivants, etc. mais il se propose de tout rendre intelligible par de simples mouvements locaux, que les êtres se communiquent par influence mutuelle ou qui ont lieu dans parties corporelles où se passe le changement. C’est pourquoi il présente aussi son principe sous cette forme : « tout changement se ramène à un mouvement des corps modifiés, à savoir des parties de l’agent ou du patient ».

Cette thèse, dans sa généralité, semble être le fruit d’une intuition bien plus que d’une démonstration, elle comporte deux parties que Hobbes met très inégalement en lumière. Il voilait la première : affirmation du matérialisme; il insiste sur la seconde empruntée à la théorie scientifique du mécanisme.

Partager cet article
Repost0
25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 11:27

 

Hobbes définit la philosophie comme l’étude des choses à la lumière de la pure raison et il en exclut d’abord tout ce qui relève de la Révélation. Mais selon lui, la raison ne découvre rien d’autre dans l’univers que des corps mesurables dont toutes les propriétés s’expliquent par le mouvement. Tel est le principe fondamental d’où découle la division des autres traités; car les corps forment deux grands genres : les uns sont produits par la nature et sont l’objet de la physique; les autres sont formés par la volonté des hommes. Ce sont les corps sociaux où l’on distingue les mouvements de chaque âme individuelle, objet de l’éthique, et les contrats entre plusieurs personnes, objet de la politique.

Partager cet article
Repost0
15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 11:28

Epicure

définition : l'épicurisme est la morale de la détente  ou de l'équilibre sans effort qui place le bonheur suprême ou ataraxie dans le plaisir sensible.

conception rationnelle du plaisir sensible
E commence par donner une formule absolu dont la solution le conduite et brutale de ce qui considère comme le souverain bien; mais aussitôt surgit une difficulté dont la solution le conduit à une formule définitive, plus précise et plus raffinée.

1. formule première :
    le bien suprême de l'homme est le plaisir. Et pour être clair, E dira : "le principe et la racine de tout bien, c'est le plaisir du ventre", i. e. celui dont la source est le bon état des fonctions végétatives. Le seul plaisir qu'il reconnaît donc, en matérialiste logiquement conséquent, est le plaisir sensible sous toutes ses formes : plaisirs du goût, de la vue, de l'ouïe, "toutes ces sensetions agréables qui nous viennent par les organes des corps."
    Pour démontrer ce principe, il fait appel à la nature que l'on trouve à l'état pur et franc chez les animaux et les enfants. Or spontanément et constamment, on voit  ceux-ci fuir avant tout la douleur physique et rechercher uniquement le plaisir sensible : signe infaillible que nous n'avons pas d'autre fin suprême capable de nous rendre heureux.

2. Difficulté
    Cependant, le bonheur suprême doit être exempt de tout douleur et donner au sage l'indépendance parfaite, en le délivrant de toute soumission vis-à-vis de l'extérieur, et surtout des variations de la fortune. Pour E, la béatitude est dans l'ataraxie, la plénitude où chacun peut de soi-même et à son gré être toujours heureux.
    Or tous les plaisirs sensibles et corporels nous font esclave des biens extérieurs et beaucoup d'entre eux sont cause de douleurs, comme nous l'enseigne l'expérience. Par exemple, le désir de jouir fait que le débauché connaît des soucis, souffre de regrets et souvent de maladies. Comment ces plaisirs peuvent-ils alors conduire à la béatitude?

3. Solution
    E résout la difficulté en rationalisant la notion de plaisir sensible, ce qui lui permet de la stabiliser en la faisant passer du corps à l’âme.

    Il distingue d’abord 2 types de plaisirs :
- les plaisirs « en mouvement » : ceux que l’on éprouve dans l’acte même qui satisfait à un besoin de l’organisme et en rétablit l’équilibre rompu (par ex le plaisir de boire lorsque l’on a très soif)
- les plaisirs « dans le repos » : ceux que l’on éprouve dans l’état d’équilibre parfait où l’organisme n’a plus aucun besoin à satisfaire.

    Les premiers sont toujours imparfaits, fugitifs et mélangés de douleur, puisqu’ils supposent un désir et un besoin qu’il faut combler; aussi les seconds seuls possèdent la plénitude requise. C’est dans le calme équilibre du corps que règne la vraie délectation.

            Le signe infaillible de ce plaisir suprême est l’absence de toute douleur et quelque soit le moyen capable de procurer cette absence de douleur, il nous donnera la béatitude. Or il y a un moyen d’y arriver, non seulement avec un minimum de biens extérieurs, en réduisant nos exigences et nos besoins, mais plus souvent par l’âme seule, en pleine indépendance.

            Il distingue en effet, à côté des plaisirs du corps, ceux de l’âme qui sont, non pas une espèce nouvelle de plaisirs, puisqu’il admet l’unité spécifique des plaisirs, mais simplement ceux du corps soustraits à la fuite du temps par le souvenir et l’anticipation. L’âme du sage peut toujours faire échec à une douleur présente, et rétablir l’équilibre et le bonheur, soit en ressuscitant par la mémoire quelque plaisir passé que la vie ne refuse à personne, soit en vivant par le désir et l’espoir, un plaisir futur. Epicure ajoutait que les douleurs extrêmes durent peu, et que les durables sont tolérables, et lui-même, vivant sa doctrine, se disait heureux en supportant les douleurs de la gravelle, grâce aux souvenirs de ses amis.

4. Formule définitive

            De cet effort pour rationaliser le plaisir sensible, on peut déduire une expression du principe épicurien : le bonheur du sage est dans la vie d’équilibre et de modération, source du plaisir suprême obtenu presqu’uniquement par le libre choix de l’âme.

            C’est pourquoi la philosophie n’a d’autre but que de nous débarrasser de tout douleur soit physique soit morale, en nous exposant une théorie reposante sur la nature des choses, et en nous indiquant la pratique de la vertu vraiment utiles. De là une double série de conséquences, les unes spéculatives, les autres pratiques.

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 19:51
HUME (en construction)

Abréviations : TNH = Traité de la nature humaine

    H reprend à son compte le double problème qui faisait le fond de la doctrine de Locke : le problème psychologisme de l’origine et de la classification des idées; le problème critique de leur valeur; et pour le résoudre, il reste fidèle aux deux théories de ses devanciers : l’empirisme et la méthode des idées claires.
    Mais il n’a plus, comme Locke et Berkeley, de préoccupations étrangères à la science qui feraient dévier ses réflexions. Si les conséquences pratiques de ses doctrines peuvent être désastreuses pour la vie, il ne s’en émeut pas mais compte sur l’instinct pour les corriger : « quand une opinion mène à des absurdités, elle est certainement fausse; mais il n’est pas certain qu’une opinion soit fausse de ce qu’elle est de dangereuse conséquence ». Pour lui, les recherches métaphysiques n’ont pas à se justifier par leur utilité ou leur agrément : elle sont comme le sport d’un esprit vigoureux.
    Son unique but est d’expliquer de façon scientifique et rationnelle la vie de notre conscience, comme Newton avait expliqué le mouvement des astres. Cette disposition d’esprit lui permet de conduire logiquement à ses dernières conséquences l’empirisme radical, soumis à la règle de l’idée claire. Or la grande loi de la vie psychique est l’association et l’on peut énoncer ainsi le principe directeur de sa solution : en partant de nos idées simples dont l’objet est infailliblement vrai, toutes nos constructions intellectuelles et scientifiques s’expliquent par les lois de l’habitude et d’association psychologique.
    Pour réaliser son dessein, h, après avoir classer les connaissances et expliqué l’origine des idées abstraites, critique la valeur de la science et celle en particulier du principe de causalité. Il aboutit ainsi à ce qui pourrait être interprété comme un phénoménisme absolu où se rejoindraient les 2 courants (idéalisme et positivisme) auxquels la doctrine de Descartes aurait donnés naissance.

1. La classification

    H accepte comme donnée de ses réflexions le seul mode de la conscience. Il suppose comme évident que l’objet connu d’abord par nous n’est jamais le réel externe mai uniquement le « fait de conscience », le « phénomène ou modification subjective. C’est-ce qu’il appelle en général la perception.
    Or « toutes les perceptions de l’esprit humain se résolvent en deux genres distincts que j’appellerai impressions et idées. La différence entre ces deux genres consiste dans le degré de force et de vivacité avec lesquels ils frappent l’esprit et pénètrent dans notre pensée ou conscience. Ces perceptions qui entrent avec le plus de force et de violence, nous pouvons les nommer impressions; et sous ce nom, je comprends toutes nos sensations, passions et émotions, considérées lorsqu’elles font leur première apparition dans l’âme. Par idées, j’entends le faibles images que laissent les impressions dans la pensée et le raisonnement ». TNH

Ainsi :
a. l’impression est la perception caractérisée par l’intensité, la force et la vivacité.
b. l’idée est la perception faible, pâlie et moins vive.

En outre, en chacune de ces 2 classes, l’analyse aboutit à des éléments simples qui servent à construire, soit des impressions, soit surtout des idées complexes. Par exemple, l’idée d’une pomme s’obtient en combinant une forme, une couleur, un goût, une certaine dureté… de même on a l’impression complexe de la pomme si on la touche, regarde et goûte.
Or, non seulement les impressions complexes se résolvent en simples, mais on constate qu’à toute idée simple correspond toujours une impression simple dont l’idée est l’affaiblissement, et par conséquent, tout le contenu de notre vie mentale a son origine dans les impressions simples. Mais celles-ci se réduisent toujours à des objets connus par les sens. Nous les recevons passivement d’une cause externe dont nous ignorons la nature, et elles suffisent pour expliquer toutes les combinaisons qui pourront suivre. Ainsi est établi le principe empiriste toutes nos perceptions n’ont d’autres origine que l’expérience sensible.2. L’abstraction

L’existence en nous d’idées universelles est un fait de conscience indéniable. Mais H, en empiriste conséquent, ramène tout le contenu de ces idées à une image sensible incomplète, désignant en réalité un seul individu. Comment alors expliquer l’usage universel que nous faisons de cette représentation concrète, en lui accolant un nom commun capable de désigner un nombre indéfinis d’individus semblables?

Scepticisme et phénoménisme

Cette critique va atteindre les idées chères au bon sens philosophique : celle de la substance, des choses extérieures ou de notre moi; celle de l'âme immortelle et de Dieu; celle enfin de la morale.

1. La substance
    Cette notion est l'une des plus usitée dans la philosophie antique, médiévale et moderne, mais des plus contestable en doctrine empiriste. Poursuivant la critique de Locke et de Berkeley, H en consomme la ruine. On ne peut la définir avec les scolastiques comme "ce qui peut exister par soi",car cette définition convient à toute perception claire et distincte, i. e. à ce que l'on appelle phénomène ou accident. Pour parler de substance, il faut un groupe de propriétés stable et permanent à travers le temps. Nous admettons en effet ces objets permanents, soit hors de nous, soit en nous.

a. le monde extérieur
    Que savons-nous du monde externe? Au sens propre, il nous est impossible d'atteindre autre chose que nos impressions actuelles et leur groupement; par exemple, telle couleur avec telle forme, tel goût, telle odeur constitue une orange.

b. le moi
    Si nous ignorons les choses extérieures, ne pouvons-nous pas comme le pensait Berkeley après Descartes, saisir par intuition notre propre substance, notre moi spirituel? Non, l'empirisme ne le permet pas. « Quand je pénètre au plus intime de ce que j’appelle moi-même, c’est toujours pour tomber sur une perception particulière ou sur une autre… je ne puis jamais arriver à me saisir moi-même sans une autre perception… Quand mes perceptions se trouvent interrompues, comme dans un profond sommeil, aussi longtemps que cet état dure, je n’ai pas le sentiment de moi-même et l’on peut dire vraiment que je n’existe pas. » TNH I, 4° p, s 6
   
2. Spiritualité et immortalité de l'âme
    En ce qui concerne la question de l'âme, notre ignorance est un corollaire de la doctrine précédente.

3. Dieu et la religion
4. Morale et politique





 



Partager cet article
Repost0
30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 19:49
PLATON (en construction)

1. La dialectique, science des Idées

    Platon s’efforce d’établir l’existence d’un monde idéal afin de donner un objet stable à la science, et tout simplement, de permettre de pouvoir connaître quelque chose du réel qui se donne dans l’expérience de façon fluante et insaisissable. Mais la nature de cet objet exige une méthode appropriée pour l’atteindre. Enfin, l’application de la méthode permet d’analyser les rapports des Idées entre elles.

1.1 L’existence du monde idéel

1.1.1. Argumentation

    Pour démontrer la thèse fondamentale sur laquelle repose tout son système, P nous présente ses raisons sous de multiples formes que je me permets  de ramener à 2 preuves : l’une d’ordre logique, l’autre d’ordre ontologique.

1.1.1.1. Preuve logique

    P ne débute pas comme les critiques modernes en mettant en question l’existence de la science. Pour lui, elle existe. C’est un fait que personne de raisonnable ne peut nier. En conséquence, il faut admettre comme possédant la même réalité que la science toutes les conditions nécessaires à son existence.
    Or la première condition exigée est un objet stable et permanent, capable de se fixer définitivement dans notre esprit, assez déterminé pour être intelligible, rester toujours le même et se transmettre intégralement d’esprit à esprit.
    Un tel objet ne se trouve pas dans le monde sensible qu’il faut considérer comme « un infini et perpétuel entrelacement de mobilité » où « tout passe comme des rivières » sans que rien ne demeure.
    Il faut donc qu’il existe un autre monde, supéreur à celui des sens, où la science trouve son objet : c’est le monde intelligible des Idées.

1.1.1.2. Preuve ontologique
    Le mondes sensible prouve le monde idéel comme l’ombre d’une chose conduit à sa réalité.
    On y trouve en effet des perfections très précieuses mais qui, au lieu de se réaliser pleinement, y sont participées à divers degrés. On les reconnaît à 2 signes :
- les choses terrestres sont + ou - belles, bonnes, grandes… or il faut un critère qui permet de juger des qualités de la chose et ce critère n’est pas fourni par les sens.
- ou bien ces perfections sont mélangés avec leur contraires dans le même être : les choses sont belles d’un point de vue, laides d’un autre; grandes par rapport à une chose, petites par rapport à une autre chose…
    Evidemment, ces participations et gradations supposent l’existence d’une source qui possède ces perfections à l’état pur. Il existe une Beauté et une Bonté souveraines, comme aussi une Grandeur et une Petitesse pures et absolues, existant en soi et par soi : ces réalités se trouvent dans le monde intelligible, objet de la science.


1.1.2. Pluralité des Idées

Ces preuves ,et en particulier la seconde, tenaient à conduire P au monisme

1.2 Méthode platonicienne
 P ne distinguait pas encore nettement, comme le fera Aristote, les 3 points de vue :
1. logique (de la méthode)
2. métaphysique (de la théorie sur les choses prises en soi)
3. psychologique (du fonctionnement de nos facultés de connaissances)
Il appelle dialectique l'ensemble des efforts de spéculation et de résultats obtenus dans la recherche de la vérité. Ainsi l'on peu trouver dans la méthode un aspect logique et un aspect psychologique; et elle se complète par la doctrine métaphysiue de la participation des Idées.

1. Aspect logique
La méthode platonicienne est en fait un perfectionnement de la méthode socratique. Elle s'inspire de l'ironie socratique en insistant sur son r^le de purification des opinions. Elle invite l'esprit à "chasser les essences" grâce à la dialectique de l'amour, puis elle devient une discipline scientifique, conduisant la pensée par degrés successifs jusqu'à l'intuition du monde idéel.
   
    a. la méthode de purification
    b. la dialectique de l'amour
    c. une discipline à prétention scientifique

2. Aspect  psychologique
Il faut relever le caractère intuitif des procédés platoniciens : car les degrés inférieurs font appel au sensible et amorcent une induction , ils ne fondent les degrés supérieurs qu'en un sens psychologique ou subjectif. Ils sont nécessaires comme exercices préparatoires, mais l'intelligence arrivée au sommet, saisit intuitivement son objet (le monde des Idées) qui se suffit à lui-même et ne se base sur rien.
P confirme le caractère intuitif de sa méthode en expliquant la manière dont notre intelligence atteint le monde idéel. C'est la théorie de la Réminiscence dont la thèse essentielle peut s'exprimer ainsi :
Thèse : L'expérience sensible est l'excitant ou l'occasion qui réveille la science. elle n'en est nullement la source ou la matière.

Addenda : la méthode de l’elenchus
Cette méthode, utilisées dans les premiers dialogues socratiques, consiste à réfuter une thèse en déduisant sa négation des opinions de celui qui la tient.
1. Il s’agit d’une démarche formellement négative. Aucune thèse n’est établie, mais la thèse avancée en 1° lieu est soumise à un examen critique.
2. Comme le propos est cependant de découvrir la vérité, cette vérité doit être tirée des prémisses que les répondants tiennent pour vraies.
3. Il faut donc considérer pour acquis que les répondants possèdent en quelque façon des vérités et ne sont pas condamnés à l’erreur.
4. Il s’en suit donc que cette méthode, instrument précieux dans la recherche du vrai, n’assure aucune certitude.
Platon va alors considérer que la géométrie, légitimée par ses succès indéniables et foudroyants, va permettre d’atteindre de façon assurée la certitude.


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de skepsis
  • : blog consacré à la philosophie, examens et concours
  • Contact

Recherche

Liens