PLATON (en construction)
1. La dialectique, science des Idées
Platon s’efforce d’établir l’existence d’un monde idéal afin de donner un objet stable à la science, et tout simplement, de permettre de pouvoir connaître quelque chose du réel qui se donne dans l’expérience de façon fluante et insaisissable. Mais la nature de cet objet exige une méthode appropriée pour l’atteindre. Enfin, l’application de la méthode permet d’analyser les rapports des Idées entre elles.
1.1 L’existence du monde idéel
1.1.1. Argumentation
Pour démontrer la thèse fondamentale sur laquelle repose tout son système, P nous présente ses raisons sous de multiples formes que je me permets de ramener à 2 preuves : l’une d’ordre logique, l’autre d’ordre ontologique.
1.1.1.1. Preuve logique
P ne débute pas comme les critiques modernes en mettant en question l’existence de la science. Pour lui, elle existe. C’est un fait que personne de raisonnable ne peut nier. En conséquence, il faut admettre comme possédant la même réalité que la science toutes les conditions nécessaires à son existence.
Or la première condition exigée est un objet stable et permanent, capable de se fixer définitivement dans notre esprit, assez déterminé pour être intelligible, rester toujours le même et se transmettre intégralement d’esprit à esprit.
Un tel objet ne se trouve pas dans le monde sensible qu’il faut considérer comme « un infini et perpétuel entrelacement de mobilité » où « tout passe comme des rivières » sans que rien ne demeure.
Il faut donc qu’il existe un autre monde, supéreur à celui des sens, où la science trouve son objet : c’est le monde intelligible des Idées.
1.1.1.2. Preuve ontologique
Le mondes sensible prouve le monde idéel comme l’ombre d’une chose conduit à sa réalité.
On y trouve en effet des perfections très précieuses mais qui, au lieu de se réaliser pleinement, y sont participées à divers degrés. On les reconnaît à 2 signes :
- les choses terrestres sont + ou - belles, bonnes, grandes… or il faut un critère qui permet de juger des qualités de la chose et ce critère n’est pas fourni par les sens.
- ou bien ces perfections sont mélangés avec leur contraires dans le même être : les choses sont belles d’un point de vue, laides d’un autre; grandes par rapport à une chose, petites par rapport à une autre chose…
Evidemment, ces participations et gradations supposent l’existence d’une source qui possède ces perfections à l’état pur. Il existe une Beauté et une Bonté souveraines, comme aussi une Grandeur et une Petitesse pures et absolues, existant en soi et par soi : ces réalités se trouvent dans le monde intelligible, objet de la science.
1.1.2. Pluralité des Idées
Ces preuves ,et en particulier la seconde, tenaient à conduire P au monisme
1.2 Méthode platonicienne
P ne distinguait pas encore nettement, comme le fera Aristote, les 3 points de vue :
1. logique (de la méthode)
2. métaphysique (de la théorie sur les choses prises en soi)
3. psychologique (du fonctionnement de nos facultés de connaissances)
Il appelle dialectique l'ensemble des efforts de spéculation et de résultats obtenus dans la recherche de la vérité. Ainsi l'on peu trouver dans la méthode un aspect logique et un aspect psychologique; et elle se complète par la doctrine métaphysiue de la participation des Idées.
1. Aspect logique
La méthode platonicienne est en fait un perfectionnement de la méthode socratique. Elle s'inspire de l'ironie socratique en insistant sur son r^le de purification des opinions. Elle invite l'esprit à "chasser les essences" grâce à la dialectique de l'amour, puis elle devient une discipline scientifique, conduisant la pensée par degrés successifs jusqu'à l'intuition du monde idéel.
a. la méthode de purification
b. la dialectique de l'amour
c. une discipline à prétention scientifique
2. Aspect psychologique
Il faut relever le caractère intuitif des procédés platoniciens : car les degrés inférieurs font appel au sensible et amorcent une induction , ils ne fondent les degrés supérieurs qu'en un sens psychologique ou subjectif. Ils sont nécessaires comme exercices préparatoires, mais l'intelligence arrivée au sommet, saisit intuitivement son objet (le monde des Idées) qui se suffit à lui-même et ne se base sur rien.
P confirme le caractère intuitif de sa méthode en expliquant la manière dont notre intelligence atteint le monde idéel. C'est la théorie de la Réminiscence dont la thèse essentielle peut s'exprimer ainsi :
Thèse : L'expérience sensible est l'excitant ou l'occasion qui réveille la science. elle n'en est nullement la source ou la matière.
Addenda : la méthode de l’elenchus
Cette méthode, utilisées dans les premiers dialogues socratiques, consiste à réfuter une thèse en déduisant sa négation des opinions de celui qui la tient.
1. Il s’agit d’une démarche formellement négative. Aucune thèse n’est établie, mais la thèse avancée en 1° lieu est soumise à un examen critique.
2. Comme le propos est cependant de découvrir la vérité, cette vérité doit être tirée des prémisses que les répondants tiennent pour vraies.
3. Il faut donc considérer pour acquis que les répondants possèdent en quelque façon des vérités et ne sont pas condamnés à l’erreur.
4. Il s’en suit donc que cette méthode, instrument précieux dans la recherche du vrai, n’assure aucune certitude.
Platon va alors considérer que la géométrie, légitimée par ses succès indéniables et foudroyants, va permettre d’atteindre de façon assurée la certitude.