WITTGENSTEIN
W n'a publié de son vivant que le Tractatus ainsi que l'article « Quelques remarques sur la forme logique ». Tout le reste, i. e. l'écrasante majorité de ses textes, a fait l'objet d'une publication posthume.
Toutes ses réflexions s'articulent autour du langage. Il serait pourtant très réducteur de ne voir en lui qu'un philosophe du langage au sens restreint du terme.
Il est en effet d’usage de distinguer « deux Wittgenstein » : le premier correspond à l’auteur du Tractatus logico-philosophicus, le second renvoie au reste du corpus et principalement aux Investigations philosophiques. Car de fait, il y a un revirement notable de W après le T. S’il s’agit d’un ouvrage difficile, d’une incroyable densité, d’une grande concision et austérité, les IP ne posent pas moins de problèmes au lecteur. Il n’est pas en effet toujours aisé de saisir les enjeux de réflexions et remarques principalement grammaticales et d’en discerner la teneur philosophique. Pour comprendre cette approche très particulière des problèmes philosophiques, il faut faire la lumière sur une position majeure de W qui est le rejet de toute théorisation philosophique et la volonté de mettre en place une philosophie descriptive et non explicative.
Le Tractatus
Le pensable et le dicible
Il est peut-être commode d'aborder le T en mettant l'accent sur son aspect kantien. En effet, W entreprend une « critique » de la pensée par le biais d'une « critique » du langage. Il s'agit pour lui, de tracer les frontières du pensable en délimitant les frontières du dicible.
La bipolarité
Il s’agit d’un autre principe que W met en place dans le T : pour qu’une proposition fasse sens, il ne suffit pas qu’elle soit vraie ou fausse, elle doit être capable d’être vraie et fausse. La conséquence en est étonnante :
Dire, montrer
Jeux de langage et forme de vie
Après le T, W donne à ses réflexions philosophiques une inflexion nouvelle qui va l'amener à changer sa méthode de manière assez contrastée. Son revirement peut se caractériser par la volonté de considérer la langue naturelle dans son fonctionnement.
Une philosophie descriptive : règles et grammaire
Dans sa seconde p, W donne au mot « grammaire »une extension bien plus large que n'a couramment ce terme. Ce mot désigne tantôt la manière ont on utilise les mots (c'est le cas, par ex, lorsqu'il étudie la grammaire de « savoir »), tantôt elle recouvre la totalité des règles d'un jeu de langage.
La philosophie
La p a une fonction essentiellement thérapeutique : elle doit traiter les problèmes comme on traite une maladie car « la philosophie
est la lutte contre l'ensorcellement de notre entendement par les moyens du langage » I P, I §109, c'est pourquoi elle doit être description.Cet ensorcellement du langage a pour ressort cette tendance de l’esprit à croire qu’il existe un élément commun à toutes es entités que l’on subsume couramment sous un terme général. W se penche ainsi sur le mot jeu. Il n’y a pas d’essence du jeu.
est la lutte contre l'ensorcellement de notre entendement par les moyens du langage » I P, I §109, c'est pourquoi elle doit être description.
Cet ensorcellement du langage a pour ressort cette tendance de l’esprit à croire qu’il existe un élément commun à toutes es entités que l’on subsume couramment sous un terme général. W se penche ainsi sur le mot jeu. Il n’y a pas d’essence du jeu.
