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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 20:37

L'acte caractéristique de notre raison est évidemment le raisonnement dont l'étude sera la partie centrale de la logique. Mais le raisonnement suppose le jugement et celui-ci requiert des concepts. D'où les trois chapitres de la logique formelle : A y étudie, en même temps que les trois actes de la raison, leur signes sensibles, à savoir l'argumentation, la proposition et le terme.
Le premier ouvrage de l'Organon traite du concept, produit par la simple appréhension, et de son signe qui est le terme. Son but étant d'apprendre à l'esprit le classement de ses concepts, la question principale est la distribution des idées en catégories. Mais la méthode demande que l'on étudie d'abord les "divers modes selon lesquels une notion abstraite peut être attribuée à un sujet". Il y en a cinq, appelés prédicables : le genre, l'espèce, la différence spécifique, le propre et l'accident.
On peut ensuite ranger les concepts ou dix genres suprêmes appelés prédicaments ou catégories (du Grec qui signifie objet d'attribution) qui sont le six modes d'être les plus généraux, irréductibles les uns aux autres. Ils embrassent tous les aspects de la réalité physique, objet direct des sciences. La philosophie naturelle les étudie selon leur constitution propre (point de vue ontologique), la logique classe sous chaque genre suprême les séries de prédicats qui s'y rattachent selon les genres, différences et espèces. Ainsi les catégories logiques sont des calques rationnels des modes de la réalité, et si l'on y distingue deux sortes d'éléments, l'un matériel, l'autre formel, il appartient aux sciences réelles d'en constituer le matériel, à savoir les concepts directs correspondant aux modes de la réalité et à la logique, l'élément formel, à savoir, la classification de ces concepts en séries de genres et de différences subordonnées, de sorte que le progrès de ces deux sciences sont parallèles.
Enfin A aborde certaines notions générales qui ont leur application dans tous les prédicaments ou dans plusieurs (les postprédicaments) : l'opposition, la priorité et la postériorité, la simultanéité, l'avoir, le mouvement. Au dessus des catégories qui sont des concepts univoques, il place les transcendentaux qui sont des concepts analogues.

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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 20:09

Le principe de conceptualisme domine toute la logique. Pour Platon, la dialectique était d'abord une culture ascétique et mystique car son but était de dégager progressivement l'homme de la matière pour l'amener à l'intuition des Idées pures. Pour A, c'est notre raison qui, par son travail d'abstraction, opère cette séparation de la matière. C'est pourquoi la logique devient une méthode proprement intellectuelle : elle est la science ou l'art de diriger la raison dans ses diverses opérations, de manière à la faire parvenir sans erreur à la connaissance de la vérité, c'est-à-dire à la science, but de la vie intellectuelle.
Pour réaliser son programme, la logique doit étudier les actes de la raison sous deux aspects : soit formelle quant à leurs conditions de bon exercice; soit matériellement quant à la vérité ou fausseté de leur objet. Le premier aspect, exposé dans les premiers analytiques, s'appelle logique formelle ou petite logique; le deuxième aspect, développé dans les seconds analytiques, s'appelle logique matérielle ou grande logique, parce que les questions abordées sont plus difficiles et plus importantes.

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3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 19:04

Pour démontrer la réalité de la puissance, A insiste surtout sur l'argument du changement. Si par exemple, une statue est sculptée dans le marbre, le bloc, au début, est un non-être de statue. or "du néant, rien ne vient", disait Parménide : de la non-statue on ne tire pas la statue. Mais, remarque A, le marbre possède avec la statue une relation que ne possèdent pas d'autres objets, comme serait une masse d'eau ou de sable : c'est la capacité d'être sculpté. Cette capacité est une évidente réalité : c'est la puissance.
Et l'idée d'être, grâce à l'analogie, se réalise au sens propre mais très diversement, en ces deux principes : dans l'acte, d'une manière absolue et parfaite, de sorte que l'acte pur est plénitude, la synthèse des transcendantaux; dans la puissance, d'une manière relative et imparfaite, de sorte que la puissance pure est un certain non-être réel, trop faible pour exister seul; enfin dans le composé d'acte et de puissance qui constitue les êtres concrets, l'être se réalise aux divers échelons des genres et des espèces.
D'où nous pouvons conclure à cette formule plus précise du principe fondamental qui unifie tout l'aristotélisme : "l'objet formel de notre intelligence est l'être, idée analogue, se réalisant dans l'acte et la puissance".
Ce point de départ contient toute une ontologie car il indique la vraie valeur de la notion d'être et des propriétés métaphysiques qui en découlent immédiatement. Aussi fournit-elle, par la comparaison de ces notions premières, les premiers principes qui éclaireront toute la spéculation ultérieure : principe d'identité, de non-contradiction, de raison suffisante. C'est pourquoi il n'est pas démontré mais plutôt constaté : c'est la part la part d'intuition que possède notre intelligence discursive. Ceci, loin d'infirmer la valeur de ce fondement, en est la plus solide garantie.
On voit aussi qu'un tel principe embrasse toutes les sciences accessibles à l'homme parce qu'il fournit le moyen de rendre intelligible tout ce qui est. Et d'abord il distingue nettement les deux ordres confondus par Platon : l'ordre logique ou la part de l'esprit dans l'élaboration des sciences et l'ordre réel ou la part de l'objet et de l'expérience. Il devient donc possible, avant de trouver une explication au monde, de constituer en science spéciale les règles propres de la méthode propre à notre raison dans la recherche de la vérité.

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29 janvier 2016 5 29 /01 /janvier /2016 21:26

Notre idée d'être n'est pas comme le pensaient Parménide et Platon un concept exprimant une nature absolue dont elle épuiserait l'intelligibilité. Au contraire, elle ne nous fait connaître les choses qu'en général, inadéquatement. C'est pourquoi elle peut se réaliser sans perdre sa définition, en de nombreux objets et suivant des modes très divers, et faire en même temps connaître tout le réel sans exception, dans une vue d'ensemble.
Cette précision du côté du sujet ou de l'idée exige une précision exactement corrélative du côté de l'objet ou des choses, de sorte que les deux théories s'éclairent mutuellement.

En effet, si chaque chose qui est, réalisait parfaitement l'être et par conséquent les transcendantaux qui sont indissolublement liés à l'être parfait, il ne pourrait plus y avoir ni multiplicité ni diversité de perfection ni changement. Il faut donc que les objets sensibles pour être ce qu'ils sont, i.e.multiples, variés, changeants, ne réalisent pas parfaitement et pleinement, mais soient constitués de deux principes :
- un principe de perfection, l'acte, par lequel ces objets participent à l'être et aux perfections où il s'épanouit, et par lequel, en conséquence, ils ont leur nature déterminée, c'est-à-dire ils sont ce qu'ils sont.
- un principe d'imperfection, appelé puissance, par lequel ces mêmes objets sont limités et ainsi, peuvent s'étager en divers degrés de perfections bien distinctes; d'où découlent la multiplicité et le changement, i.e. l'acquisition de nouvelles perfections.

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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 19:20

La recherche de l'être se présentait aux anciens sous la forme d'une double antinomie à résoudre. Il fallait concilier, du côté de l'objet, le réel changeant et multiple avec l'être un et stable; du côté du sujet, la connaissance sensible avec la connaissance intellectuelle. Ce double problème s'impose à A avec une nouvelle force :
- d'une part en effet, l'étude de l'être entant qu'être, qu'il approfondit dans sa métaphysique générale, montre avec évidence la convertibilité des transcendantaux : l'être pris comme tel et réalisé sans restriction doit nécessairement s'identifier avec l'unité parfaite d'une réalité simple et unique, avec la vérité ou intelligibilité pleine, avec la bonté ou perfection absolue : nous avons ainsi la stabilité immuable et l'infinité positive de l'être excluant tout non-être, et par suite exempt de mal, d'erreur, de mouvement, de multiplicité, de limite et de toute autre imperfection. Dans cet ordre absolu des notions abstraites, saisies en pleine clarté par l'intelligence, A reprend en les enrichissant de nouvelles précisions les déductions de Parménide, spécialement sur l'infini. Il distingue clairement l'infini négatif ou d'imperfection (l'indéfini), tel que Platon l'attribue à la matière, et l'infini positif ou de perfection qui convient à l'acte pur.
- mais d'autre part, il maintient la valeur des constatations de l'expérience sensible. Selon la doctrine de l'abstraction, il affirme que la vraie réalité, objet direct de nos sciences, ce ne sont pas les types abstraits subsistants, mais c'est le monde des choses concrètes. Il doit donc admettre aussi que l'être est changeant, multiple, imparfait et fini.
Comment concilier ces deux affirmations qui paraissent contradictoires? La solution du problème tient en deux théories : celle de l'analogie de l'être et celle de l'acte et de la puissance.

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21 janvier 2016 4 21 /01 /janvier /2016 20:25

En résumé, tous les prédécesseurs d'A ont cherché à connaître les choses sous leur aspect nécessaire, unique, stable, i.e. sous leur aspect d'être. Mais ils n'ont pas réussi à déterminer cet objet intelligible sans se buter à d'insurmontables difficultés. A considère cette convergence unanimes des philosophes comme une preuve de vérité, mais il s'efforce d'éviter les écueils où ont échoué ses devanciers. Il y parvient par sa théorie de l'abstraction.
L'objet de la science est bien l'être, mais il ne s'agit ni d'une réalité universelle et spirituelle intuitivement vue, car seul le composé concret existe, ni le concret et l'individuel comme tel, car il est dépourvu de stabilité. Ce sera l'élément stable et un, dégagé du réel sensible par l'abstraction. Grâce à celle-ci, notre raison néglige l'aspect par lequel le réel est changeant et multiple, en participant à la matière, pour ne considérer que l'aspect d'essence ou de nature par lequel le sensible participe à l'absolu de l'être.
Ainsi A réintègre dans le monde matériel les Idées que Platon avait substantialisées : ces Idées deviennent les formes des choses sensibles où elles existent à l'état concret et individuel. Mais l'intelligence les dégage des conditions individuantes qui les affectent et les conçoit à l'état pur. Puis, par un travail de réflexion, elle constate leur aptitude à exister dans une pluralité d'individus, i.e. leur universalité. Bref, dans les sciences (sauf dans la métaphysique), nous pensons par concepts abstraits, universels et nécessaires, des objets qui en fait n'existent que concrets, particuliers et contingents; et par concepts uns et stables d'objets qui n'existent que multiples et variables.

A confirme sa thèse par la réfutation de l'idéalisme platonicien contre lequel il invoque l'impossibilité pour l'universel d'exister à l'état de substance individuelle, la nécessité pour le principe qui unifie le multiple d'être dans le multiple et non au dehors, l'inutilité de ces modèles abstraits qui doublent le nombre des choses sous prétexte d'en faciliter la connaissance.
Ainsi est établi le principe de la philosophie d'A : l'objet formel de notre intelligence est l'essence des choses sensibles bien que son objet en général soit l'être.

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16 janvier 2016 6 16 /01 /janvier /2016 10:00

Pour établir chacune de ses théories, A se préoccupe de rechercher la pensée de ses devanciers : il est le premier historien de la philosophie. Il n'expose pas les idées des autres pour elles-mêmes et souvent il les traduit en ses propres formules, en fonction de son système, mais il sait que la philosophie requiert la collaboration des siècles pour atteindre sa perfection, que les tâtonnements, les vérités incomplètes, les erreurs mêmes, lui serviront à découvrir la bonne solution. Il cherche dans ses prédécesseurs des précurseurs. Ainsi sa théorie apparaît comme la conclusion de tout l'histoire de la philosophie.
En effet, la préoccupation dominante qui est le caractère commun des premiers philosophes, est la recherche de l'être : tous s'efforcent de découvrir sous la multiplicité et le changement qui s'impose comme un fait, l'élément stable et unique exigé par l'intelligence, à savoir, "ce qui est" ou la raison d'être explicative.
Les premiers ioniens croient le trouver dans un élément concret : l'eau, l'air, le feu. Ce ne sont pourtant pas des empiristes : sans choisir entre les sens et la raison, ils pensent pour ainsi dire avec tout eux-mêmes. Leur philosophie est toute pénétrée d'un animisme instinctif, fondé sur une psychologie très primitive : l'eau de Thalès et l'air d'Anaximène se développent comme des vivants. Héraclite, il est vrai, tente de nier l'être au profit du changement, mais en attribuant à la mobilité même le rôle unificateur et stabilisateur qui revient de droit à la raison d'être. De son côté, Parménide affirme exclusivement l'être, sacrifiant le changement à l'immuable.
La conciliation des atomistes, trop superficielle, et celle des sophistes, trop destructrice, ayant échoué, Socrate montre le premier la voie vers la solution : il reporte l'attention sur l'âme et sur sa méthode de connaître. Il précise que l'objet stable de la science est la définition universelle, parce qu'elle nous apprend d'une façon définitive ce qu'est chaque objet d'étude. Mais Platon, poussant à l'excès ces indications, aboutit à un réalisme des Idées exagéré et le problème de la diversité à unifier se retrouve insoluble dans la multiplicité des Idées.
D'une part en effet, en application du principe d'identité puissamment affirmé par Parménide, toutes les Idées sont de l'être, participant aux mêmes propriétés. Chacune est stable, indivisible, immobile, isolée de sa voisine, donc parfaitement intelligible et connue parfaitement par une intuition directe de l'intelligence. Par là semblait définitivement découvert l'élément stable, l'être intelligible, objet de la science, tandis que le changement (ainsi que la multiplicité) était rejeté dans le monde matériel, objet d'opinion et de connaissance incertaine.
D'autre part cependant, il restait à unifier cette pluralité d'Ides. De plus, le monde intelligible devait, à titre de cause exemplaire, expliquer le monde sensible. Pour cette double raison, il fallut accepter le réalité de l'Idée d'Autre ou de Non-être, et par ce moyen, établir des participations entre les Idées. Solution obscure et qui ébranle les bases mêmes de la philosophie platonicienne, en supprimant la distinction entre le monde de la science et celui de l'opinion, puisque chaque Idée comme chaque chose sensible est composé d'être et de non-être.

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9 janvier 2016 6 09 /01 /janvier /2016 10:09

Un ancien historien caractérise A en disant qu'il était "modéré de tempérament jusqu'à l'excès". Il incarne dans sa personnalité comme dans sa doctrine morale, l'idéal grec de la mesure, de l'harmonieux équilibre des forces : inaccessible aux troubles violents sans pour cela s'enfermer dans une froide impassibilité.
Cette possession de soi lui rend possible un travail intellectuel immense et ininterrompu; il est d'ailleurs animé par une vraie passion pour la science, et nous savons qu'il y consacrait ses nuits. Aussi, sans avoir l'imagination poétique et les élans audacieux de Platon, il atteint comme lui les plus hauts sommets de la pensée; mais il y monte pas à pas, en appuyant chaque ascension sur le sol ferme de l'expérience. C'est pourquoi dans sa philosophie, la métaphysique n'est pas toute la science : elle est seulement la cime sous laquelle se développe le réseau des sciences particulières qui la préparent.
Toutes ces sciences sont d'ailleurs liées, procédant les unes des autres comme les diverses branches d'un arbre et jaillissant comme d'un unique tronc du même principe fondamental.

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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 19:09

Réflexion : première approche
Etymologiquement, le préfixe de ce mot indique un mouvement en arrière et, par suite, une répétition (revenir) ou encore un mouvement en sens contraire (renvoyer).
On entend couramment par réflexion une application prolongée de l'esprit à un objet de pensée, ainsi que par extension, les paroles ou les écrits résultant de ce travail mental. Observons-le, l'idée de retour qu'exprime le préfixe re n'est pas absente de ce sens usuel : s'attarder à l'examen d'une chose suppose que l'on y revient à plusieurs reprises pour s'assurer qu'on a bien vu et tout vu.
Dans son acception première, réflexion est un terme de physique et tout spécialement d'optique; mais on parle aussi de la réflexion du son ainsi que de la chaleur.
Dans son acception analogique, ce mot désigne un mode particulier de l'activité mentale. C'est évidemment de cette sorte de réflexion qu'il s'agit en philosophie. Au sens propre et conformément à l'étymologie, la réflexion consiste dans un retour de l'esprit sur ses états pour les connaître mieux. Il est classique d'opposer le mode réfléchi de l'activité psychique à son mode spontané : il y a conscience spontanée quand on se contente de sentir ou de juger, conscience réfléchie quand on se rend compte que l'on sent et que l'on juge et que l'esprit suit le déroulement de ce processus; on oppose de même l'attention spontanée à l'attention réfléchie.
La réflexion consistant à se retourner vers ses états de conscience (sentiments, rêves, pensées...) constitue l'inspection sans laquelle il ne saurait y avoir de psychologie. Comme elle a pour objets des phénomènes, on peut la caractériser comme une réflexion empirique
Mais certains philosophes prolongent cette réflexion empirique par une réflexion qui peut être appelée métaphysique, parce que, au-delà des phénomènes, elle atteint une réalité nouménale, le sujet pensant lui-même ou les conditions absolues de la pensée : "l'analyse réflexive s'efforce de retrouver dans une pensée quelconque la Pensée toute entière , c'est un effort de l'esprit pour se distinguer des phénomènes et se saisir dans ses productions" Madinier, Conscience et mouvement.

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18 octobre 2014 6 18 /10 /octobre /2014 21:12

La culture nous prive-t-elle de liberté? Recherche des présupposés
Soit les trois arguments suivants. Ils vont dans le sens de la thèse qui veut que la culture nous prive de liberté. Dégagez les présupposés de ces arguments. Etayez les ou renversez les.
La culture nous détermine, elle fait ce que je suis. Partant je n'ai pas décidé d'être tel que je suis. Je ne suis donc pas libre : je suis façonné par une culture particulière qui fait ce que je suis. La culture se définit en effet comme l'ensemble de ce qui caractérise un peuple et les individus qui le constituent (coutumes, croyances, langue, idées, goûts, connaissances, techniques...). J'agis donc en fonction de ce qui m'est donné, non en fonction de ce que je construit - et quand bien même pourrais-je construire quelque chose, je le fais à partir et en fonction de ce qui m'est donné.
Elle nous empêche d'agir. La culture nous impose des règles qui sont autant d'obstacles à une action libre. Je ne peux pas faire ce que je veux. Elle me prescrit ce qui doit être fait qu'il s'agisse de la morale ou de la vie en société. Elle formule explicitement des règles qui dans le meilleur des cas indique ou prescrit la conduite à suivre, dans le pire contraint à agir d'une façon précise. Si l'agent enfreint ette règle ainsi indiquée, il encourt une sanction soit morale soit juridiquement appliquée. Je ne suis donc pas libre de mes actes : il faut que j'obéisse ou sinon je serai puni.
Elle incline notre action.  Elle laisse certes une marge d'action plus ou moins grande dans laquelle je peux me sentir libre. Cependant même dans ce cas mon action obéit à des principes culturels. Son action est d'autant plus pernicieuse qu'elle m'impose des normes qui régissent mon action et que j'ai inconsciemment intériorisées. Ma conduite obéit à des valeurs qui varient en fonction des cultures et de l'époque. Or je ne les ai pas choisies : elle s'impose intérieurement à moi et m'oblige à agir selon ce que j'estime le bien ou le mal - que je choisisse l'un ou l'autre.

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